De plus en plus, notre destin en tant qu’architectes sera de travailler dans des environnements construits. La condition urbaine est l’environnement dans lequel nous nous développons et, pour une maison unifamiliale, que nous construisons, nous réaliserons des logements collectifs, des bureaux, des centres sportifs, des centres commerciaux ou des équipements en tout genre, en plein centre urbain et dans la plupart des cas, en réutilisant des bâtiments anciens… Ainsi, la question, le doute « à réhabiliter ou à innover » a-t-il suscité, depuis des années, des débats sans fin auxquels j’ai l’habitude de participer… Tradition ou création ? Ils m’ont demandé, une fois, comme si les deux termes étaient opposés, entre lesquels on était obligés de choisir… jour ou nuit ? Blondes ou brunes ? qu’a dit l’autre, jusqu’à ce que le plus malin réponde, un jour, que cela dépendait de la blonde… Et comment il avait raison… Parce que la seule règle est qu’il n’y a pas de règles. Le problème des questions sans réponse réside, généralement, plus dans la question (souvent mal formulée) que dans la réponse inexistante.

Réhabiliter est, d’autre part, une terminologie trompeuse. Car le préfixe Re- semble suggérer de revenir à un passé, à un état de choses qui souvent n’a jamais existé auparavant. Dans les années 80 nous avons réhabilité des anciens immeubles d’habitation pour les transformer en bureaux locatifs (c’était à la mode, entendu en étant à la mode, pour le monde de la promotion, ce qui était plus rentable) alors qu’aujourd’hui, on réhabilite d’anciennes usines ou des bâtiments commerciaux désaffectés pour y implanter des lofts et des maisons de luxe en eux, qui cassent les moules habituels, au cœur de la ville… Rien n’a à voir, ni dans un cas ni dans l’autre, le résultat avec la préexistence dont nous sommes partis… En bilingue espagnol/anglais.